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Sylvain Cossette comblé
par son disque d'or
SHERBROOKE (PC) - Un disque d'or, déjà, c'est
le bonheur d'un honneur surpris. La démonstration de l'attachement d'auditeurs nombreux. La satisfaction d'une appréciation
tangible.
Sylvain Cossette ressentait sans doute tout ça en recevant récemment un disque d'or pour Humain, vendu à
plus de 50 000 exemplaires. Il ressentait sans doute tout ça et peut-être un peu plus. Un peu plus parce qu'il a mis beaucoup
de lui-même dans ce troisième album où il signe textes, mélodies et réalisation, lui qui, auparavant, ne se serait pas cru
capable de créer ne serait-ce qu'une chanson.
"Ça a été une grande surprise dans mon parcours. J'ai commencé à composer
des chansons quand j'ai cessé de me censurer."
Pour écrire, avoir donc l'instinct de s'entendre. Passer outre les
artificielles barrières qu'on s'impose soi-même. Laisser la plume libre de glisser. Spontanée. Instinctive parce que reliée
aux tripes.
"Ça se passe d'abord en dedans, c'est quelque chose qui vient m'ébranler." Quelque chose qui prend naissance
dans le quotidien, lors d'une conversation, à la lecture d'un événement, au visionnage d'un film. Quelque chose comme un flash,
une idée, trois lignes lancées ou une chanson complète déjà toute campée. Quelque chose de plus fort que soi, qui transcende
et qui s'impose.
"L'été où j'ai composé les pièces de Humain, je m'étais dit que je me reposerais, sans travailler
à la musique. J'étais sur le terrain de golf quand l'inspiration s'est pointée, soudainement. Après, j'avais sans cesse mes
mélodies en tête et jamais je n'ai aussi mal joué au golf. J'ai fini par comprendre que je devais créer. C'était comme si
je me trouvais sous un pommier et que les fruits de l'arbre me tombaient dans les mains."
Instinctif dans sa façon
d'écrire, Sylvain Cossette l'est aussi dans sa manière d'aligner les notes. Rien de mathématiques dans ses mélodies.
"Je
ne sais pas lire la musique. J'entends les instruments dans ma tête. Je les fredonne à mon assistant musical qui joue la mélodie
au piano et inscrit les notes correspondantes sur portées."
Mais ce métier-là était un incontournable sur le chemin
de Sylvain Cossette. Dame musique a choisi pour lui. Ne lui a pas vraiment laissé le choix. Il se souvient encore du moment
pivot. Une certaine journée, à la polyvalente. Devant 1000 élèves. Sur les planches de la scène, s'est fait le déclic. "Ma
vie a changé en une journée. S'il n'y avait pas eu ce spectacle étudiant auquel je ne voulais d'abord pas participer, puisque
j'étais timide, je ne ferais probablement pas ce métier aujourd'hui."
Sans plan de carrière précis, le chanteur a
par la suite emprunté les avenues qui se présentaient à lui et qui l'ont mené à différents carrefours. Notre-Dame de Paris
fut l'un de ceux-là. Et depuis décembre, il est derrière.
Le tourbillon frénétique. Le mouvement incessant. Le rythme
fou. L'intensité chaque jour renouvelée. L'odyssée d'équipe. Tout ça fait maintenant partie des souvenirs de Sylvain Cossette.
Pendant dix mois, il aura été Gringoire 200 fois. Pendant dix mois, il aura été sur scène plus qu'en n'importe quel
autre lieu. L'expérience a été belle. Sylvain Cossette y a appris. Mais il était temps pour lui de replonger dans ses trucs.
"Ce n'est pas évident de décrocher d'une telle cadence, mais dans la vie, il ne faut pas avoir peur de passer à autre
chose. Sinon, on s'oublie, on se perd. C'est dangereux. J'avais besoin de me retrouver moi-même, de retrouver ma famille,
mes amis, mon public, aussi."
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