Vlad Dracul, la naissance d'une Légende... (1434-1476)
Dracula, une légende. Mais bien avant la légende, fut le prince Vlad Dracul:
son nom demeure une tache infamante, aussi bien en Roumanie que dans les pays limitrophes, car il aurait commis les crimes
les plus atroces que l'Histoire ait jamais connus.
Dracula acquit une gloire bien supérieure à celle que pouvait lui octroyer
sa position dans le monde politique de son époque, période particulièrement rude ou résonnait le fracas des armes en permanence.
C'est lui qui inventa les " forêts d'empalés " qui longeaient le bord des chemins sur des kilomètres pour accueillir ses ennemis
et les étrangers en visite. Les femmes, les enfants et les hommes étaient embrochés par le fondement, et lorsque le pieu ressortait
par la bouche ou le sommet du crane, on le mettait en terre, alignés avec les autres...
C'est ainsi que le redoutable Vlad Dracul sema la terreur et détourna
quiconque de l'idée de le trahir ou d'attenter à ses jours.
Le charisme sulfureux du cruel Dracul continua à se propager bien après
que celui-ci eut disparu, grâce aux moines qui traversaient régulièrement l'Europe de part en part. Certains chefs militaires
reprirent à leur compte son art de la stratégie, espérant chasser aussi brillamment que lui les Turcs hors des frontières.
A partir du XVe siècles, d'horribles histoires commencèrent à circuler concernant les pratiques sanglantes de Dracul. Il faut
croire qu'un certain plaisir sadique était également partagé par les populations puisque le succès fut immense: on s'arracha,
en effet, les toutes premières éditions. Les avis sont partagés quand à savoir si l'on avait eu à faire à un prodigieux chef
militaire qui sut narguer et repousser l'envahisseur ottoman comme personne avant lui, ou à un véritable monstre...
Le prince Dracula, qui régna sur un territoire correspondant à l'actuelle
Roumanie, naquit en 1431. L'Europe s'étendait alors de l'océan Atlantique à la mer noire et à la Baltique. L'église était
toute-puissante et la société structurellement féodale, même si les nouvelles formes de pensée de la Renaissance imprégnaient
déjà les esprits éclairés. Par leur position géographique, la Transylvanie, et la Roumanie étaient particulièrement exposées
aux invasions des infidèles attirés par l'Europe centrale. On peut dire que la Roumanie était comparable à ce qu'est aujourd'hui
le Moyen-Orient, c'est-à-dire une plaque tournante géopolitique d'où pouvaient naître tous les conflits. Les Turcs étaient
des envahisseurs extrêmement destructeurs, brûlant et trucidant tout et tous sur leur passage.
Mircea le Grand était l'arrière-grand-père de Vlad: politicien réputé
et conquérant remarquable, il avait établi ses quartier en Valachie, région bordant le sud de la Transylvanie. Pour éviter
de se soumettre aux Turcs, Mircea signa, en 1395, un traité d'alliance avec Sigismond de Luxembourg et prit part à la croisade
que celui-ci organisa contre les Ottomans.
En ce temps-là, on avait l'habitude d'envoyer les fils des familles nobles
pendant quelques années chez d'autres princes, afin d'y parfaire leur éducation. Mircea envoya donc Vlad, le père de Vlad
Dracul, héritier du trône, à la cour de Sigismond. C'est là que Vlad fut accueilli au sein de l'Ordre du Dragon, ordre germanique
de chevalerie fondé par le Saint Empire romain en 1387 et destiné à combattre les Turcs. Comme beaucoup d'ordres religieux
et chevaleresques, ses objectifs étaient de protéger le roi et sa famille, de défendre l'empire, la foi catholique, les femmes
et les enfants, et bien évidemment de chasser les Ottomans. C'est en 1431, année de naissance de Vlad Dracul, que son père
devint chevalier de l'Ordre du Dragon. Lorsqu'il revint au pays, sa cour et ses boyards le surnommèrent " Dracul " , en hommage
au prestige que leur prince avait acquis en devant chevalier de l'Ordre du Dragon. Le peuple, ignorant ces subtilités honorifiques
et ne remarquant que l'emblème d'un dragon, assimila " Dracul " à " Diable " , le mot roumain Drac signifiant aussi
bien le dragon et le diable...
Aussitôt chevalier de l'ordre, celui-ci prêta serment d'allégeance à l'empereur,
ce qui lui valut de recevoir un état-major et d'être reconnu comme prince de Valachie. Mais il n'entra pas immédiatement en
possession du trône, alors occupé par son demi-frère Alexandru Aldea. Selon la loi valaque, c'est le fils aîné du prince,
qu'il soit légitime ou non qui doit lui succéder. Il dut donc se contenter d'un gouvernement militaire en Transylvanie, avec
pour mission de surveiller les régions frontalières. Il s'installa dans la forteresse de Sighisoara, en raison de la position
stratégique exceptionnelle qu'elle occupait. C'était une place forte remarquable. Équipée de murailles de pierre et de brique
d'une épaisseur peu commune, qui s'étendaient sur une distance de 1 kilomètre, elle venait d'être consolidée pour mieux résister
à l'artillerie turque. De plus, elle bénéficiait d'impressionnants donjons intérieurs, chacun étant couronné de quatorze créneaux
portant respectivement le nom de la corporation qui en avait financé la construction. C'est ainsi que l'on trouvait la donjon
des tailleurs, des joailliers, des orfèvres, etc. L'ensemble de la bâtisse était imprenable.
Il n'avait qu'un idée en tête: reconquérir ce qui, selon lui, lui revenait de
droit, à savoir son trône de Valachie. En 1434, considérant qu'Alexandru entretenait de trop bonnes relations avec les Turcs,
Sigismond ordonna à Vlad de rassembler son armée en Transylvanie et d'envahir la Valachie pour son propre compte. Il battit
les Turcs en 1436 et entra dans Targoviste, la capitale de Valachie, et il s'empara du pouvoir avec la bénédiction de l'Empereur.
Les tout premiers princes de Roumanie partageaient avec les Ottomans une certaine
" philosophie de harem " ; ils ne faisaient guère de différence entre épouses légitimes et concubines puisque le seul critère
de succession était le sang royal paternel. Vlad engendra trois fils illégitime, le deuxième étant Dracula, Vlad Dracul l'Empaleur.
Le nom " Dracula " , adopté par Bram Stocker et bien d'autres,est simplement formé du mot " dracul " , auquel on a ajouté
le suffixe " a " , signifiant " fils de ".
Dracula fit ses classes comme apprenti chevalier, et reçu également un enseignement
en sciences politiques dont les principes de base étaient d'inspiration " machiavélique ". Cela influença et modela fortement
l'esprit du jeune Dracula. L'on rapporte que, dès son plus jeune âge, Dracula avait développé des goûts morbides: il suivait
avec fascinations les prisonniers qu'on emmenait jusqu'au donjon des joailliers, où ils étaient pendus. En 1437, Sigismond,
roi de Luxembourg et protecteur de la famille Dracula, rendit son âme à Dieu et, du même coup, la Valachie à l'arbitraire
des attaques ottomanes. C'est pourquoi Vlad Dracul signa aussitôt un traité d'alliance avec le sultan Murad II de Turquie.
Il semblerait même qu'il dût souvent accompagner Murad lors de ses raids en Transylvanie, en se livrant lui-même à la tuerie
et au pillage, brûlant tous les villages, ce qui contribua à forger la réputation sanguinaire de la famille Dracula.
A la mort de son père, le jeune Dracula fut emmené comme captif chez les Turcs,
où il servit en tant qu'officier dans l'armée. Durant cette période de sa vie, il eut tout le loisir de se documenter sur
les moyens de torture utilisés par les Turcs sur leurs prisonniers de guerre. Mais, en dépit des enseignements qu'il pouvait
recevoir, Dracula demeurait prisonnier du sultan, et il rêvait de Valachie, exactement comme en avait rêvé son père. Il décida
donc de s'enfuir et de demander protection à l'État voisin de la Valachie, la Moldavie, où il espérait rassembler une armée
pour conquérir son trône. Après quelques tentatives infructueuses, ses efforts furent finalement couronnés de succès: Dracula
devint prince de Valachie en 1456, à l'age de 25 ans. L'avènement de son règne coïncida avec le passage d'une comète dans
le ciel de l'Europe. Dracula y vit la marque bénie de la destinée et les débuts particulièrement prometteurs de son pouvoir:
il fit donc graver la comète sur une face de sa monnaie, l'autre arborant l'aigle emblématique de la Valachie.
Dracula s'établit à Targoviste, qui devint aussitôt la capitale politique, sociale
et culturelle de son pays. Son palais était de proportions modestes, dominé par un beffroi d'où l'on pouvait parfaitement
surveiller les alentours, notamment les mouvement des armées turques, mais surtout les exécutions qu'il avait ordonnées et
qui se tenaient dans la cour, sous ses fenêtres. Les boyards (la noblesse terrienne) formaient traditionnellement le conseil
de Valachie, dont le prince lui-même dépendait pour les décisions finales, surtout en matière de justice et d'administrations
.De ce fait, ils étaient plus puissants que leur souverain, et c'est pourquoi le trône de Valachie connaissait une grande
instabilité, chacun des princes qui défilaient ne parvenant pas à se maintenir en place plus de deux ans. Dracula allait mettre
bon ordre à cette situation, en brisant de façon spectaculaire la puissance et l'arrogance des boyards, et en centralisant
son gouvernement. Ce faisant, il assouvissait une également une vengeance: c'était ces mêmes boyards qui avaient éliminés
un de ses frères en le brûlant vif...
Les plus anciennes chroniques roumaines relatent ainsi les événements survenus
au printemps 1457:
Il découvrit que les boyards de Targoviste avaient brûlé vif un de ses frères.
Pour en savoir d'avantage, il fit exhumer son frère, qu'on trouva gisant face contre terre. Aussi, le jour de Pâques, alors
que tout le monde festoyait et dansait, il les fit encercler... et les mena, avec femmes et enfants, tous vêtus de leurs habits
de fête, à Poenari, où ils furent mis aux travaux forcés jusqu'à ce que leurs vêtements tombassent en lambeaux et qu'ils apparussent
nus.
La tradition populaire précise que Dracula dit d'abord empaler les enfants et
les femmes dans la cour du palais, avant de conduire les hommes, enchaînés, au lieu-dit de la Source, après une marche de
deux jours. Là, ils durent reconstruire la vieille citadelle en ruine. Dracula avait déjà donné les instructions pour que
soient installés dans tous les environs des fours à brique et des séchoirs à terre glaise. Les boyards, sous la menace du
fouet, se mirent à l'ouvrage et le château fut rebâti. Le folklore local suppose qu'il existe un passage secret reliant le
château à des salles souterraines au coeur de la montagne qu'empruntait Dracula pour se livrer à ses mystérieux rituels. Certaines
personnes superstitieuses croient encore que la " malédiction de Dracula " reste essentiellement attachée à cet endroit maléfique
entre tous. L'on dit qu'une flamme dorée jaillit parfois dans le ciel nocturne pour indiquer la présence du trésor que Dracula
a volé aux boyards; mais quiconque tenterait de s'approprier ce trésor succomberait aussitôt à la malédiction.
Pour remplacer les boyards, Dracul créa sa propre
cour et ses nobles en choisissant des gens d'origine plébéienne. Il rompit avec la tradition qui voulait que les terres et
les biens confisqués à un boyard revinssent à un homme de même rang: il les distribua à des gens à lui, qui, pour le remercier,
ne pouvaient que défendre vaillamment ce nouveau régime, leurs propres intérêts en dépendant. Ces nouveaux nobles se mirent
donc en devoir d'obéir aux ordres de leur maître et firent preuve de l'impitoyable violence que l'on attendait d'eux. Exalté
par la puissance qu'il avait engendrée, Dracula ne se contenta pas d'avoir réduit les quelques boyards qu'il restait à l'état
d'esclaves: il menaça tous les agents de son administration des pires punitions s'il advenait qu'on l'offensât, même involontairement.
Un témoignage relatant l'arrivée d'une délégation de diplomates italiens en provenance de Genève est parvenu jusqu'à nous.
Des ambassadeurs arrivèrent à sa cour. En s'approchant
de lui, ils ôtèrent leur chapeau pour le saluer. Sous le chapeau ,ils portaient une coiffe ou bonnet qu'ils gardèrent sur
la tête, selon la coutume de leur pays. Dracula demanda alors des explications concernant le fait qu'il ôtaient leur chapeau
et point leur bonnet. A quoi ils répondirent: " C'est l'habitude dans notre pays. Nous ne sommes pas obligés d'enlever notre
bonnet, même devant le sultan, ou l'empereur. " Dracula dit alors: " En vérité, j'approuve et veux conforter cette coutume.
" Les ambassadeurs le remercièrent en se courbant humblement puis ajoutèrent: " Seigneur, afin de vous remercier de vos bontés,
nous vous servirons toujours et dans tous vos intérêts, et nous ne manquerons pas de vanter vos mérites où que nous nous rendions.
" De sang-froid, le tyran planta alors des clous, en demi-cercles, dans le crâne de chacun de ces hommes. " Croyez-moi, dit-il
pendant que ses serviteurs achevaient cette horrible besogne, c'est ainsi que j'encouragerai toujours vos belles coutumes.
"
On rapporte également que, pour mieux observer ce
qui se passait dans les campagnes et vérifier si on y travaillait dur, Dracula se déguisait, notamment la nuit, et inspectait
tout. Il voulait savoir comment les gens vivaient, comment ils s'acquittaient de leurs tâches et quelles étaient les rumeurs
qui circulaient. Parfois, il rendait visite à des fermiers et leur posait toutes sortes de questions... Une ballade évoque
les méthodes employées pour mieux assujettir ses paysans.
Un jour, Dracula rencontra un paysan qui portait
une blouse trop courte. Ses chausses tissées à la main étaient si abîmées qu'on apercevait ,par endroits, les cuisses du manant.
Quand il vit cet homme ainsi vêtu, Dracula lui ordonna immédiatement de se rendre à sa cour. " Es-tu marié? " demanda-t-il.
" Oui, Seigneur. " - " Ta femme est assurément de celles qui aiment paresser. Comment est-il possible que ta blouse ne couvre
même pas tes fesses? Ta femme n'est pas digne de vivre dans mon royaume. Qu'elle périsse! " - "Pardon, Seigneur, mais je suis
très content d'elle. Elle ne quitte jamais la maison et elle est honnête. " - " Tu seras bien plus satisfait d'une autre,
puisque tu es toi-même digne et valeureux. " Entre-temps, des soldats étaient allés quérir la malheureuse et l'avaient immédiatement
empalée. Dracula offrit au paysan une autre femme à marier, et il prit la précaution de montrer à la nouvelle épouse ce qu'il
en avait coûté à la précédente d'avoir provoquer son courroux. Du coup, la jeune épouse travailla si dur qu'elle en oublia
de manger. Elle plaça le pain sur une épaule, le sel sur l'autre, et c'est ainsi qu'elle s'échina à la tâche. Par ce zèle,
elle voulait donner davantage de satisfaction à son mari que ne l'avait fait l'ancienne femme, et surtout éviter la malédiction
de Dracula.
Le prince Dracula pourchassait les parasites de la
société, les mendiants et les vagabonds, avec une telle férocité qu'elle conduisait la population à se tuer au travail, sans
jamais avoir l'idée de la moindre révolte. L'histoire qui suit est si célèbre qu'elle a été traduite en plusieurs langues,
telles que l'allemand et le russe. Dans la version roumaine, Dracula débarrasse la Valachie de tous ses mendiants, malades
et miséreux.
Dracula ordonna de crier par tout le pays que
les vieillards impotents, les malades, les estropiés, les pouilleux, les aveugles et les vagabonds étaient tous conviés à
un grand festin offert par le prince à Targoviste. Le jour dit, la ville se mit à grouiller de tout ce que le royaume pouvait
contenir de gueux, de pauvres et de bancals. On crut étouffer sous le nombre. Les serviteurs du prince distribuèrent des habits
neufs à chacun, puis conduisirent tout ce petit monde dans une grande maison où des tables avaient été dressées. Les mendiants
s'émerveillèrent de tant de générosité et disaient entre eux: " Le prince a du être touché par quelque grâce. " S'étant attablés,
que croyez-vous qu'ils virent devant eux? Un repas royal, avec des vins fins et des viandes succulentes qui laissent la panse
repue et la tête lourde. La somptuosité de ce banquet devint légendaire. Tous bâfrèrent et burent plus que de raison. La plupart
étaient ivres morts et ne pouvaient articuler un mot intelligible lorsque, soudain, des flammes et de la fumée s'élevèrent
de toutes parts. Le prince avait donné l'ordre d'incendier la maison. Les mendiants se ruèrent alors sur les portes, mais
elle étaient verrouillées. Les flammes progressaient comme des dragons flamboyants, les dévorant au milieu des cris, des hurlements
et des gémissements d'agonie. Les supplications n'eurent aucun effet, le feu continua à tous les engloutir. Ils tombaient
les uns sur les autres, ils s'étreignaient désespérément, appelaient à l'aide, mais nulle oreille humaine ne pouvait les entendre.
Ils se tordaient dans les pires tourments. Le feu en étouffa certains, en réduisit d'autres en cendres, mais grilla le plus
grand nombre d'entre eux. Quand l'incendie prit fin, il ne restait plus âme qui vive au milieu des ruines.
Voici ce que ce que nous rapporte un manuscrit russe
de l'ambassadeur Kouritsine:
...un été et sur son ordre péremptoire, on dressait
la table de Vlad Drakul et on lui servait son repas au milieu des cadavres empalés. Émule d'Assurbanipal, il lui était agréable
disait-il, de manger et de boire parmi ceux qu'il délivrait quotidiennement du fardeau de la vie. Un jour, l'un de ses échansons,
qui ne supportait pas l'odeur des corps en décomposition, se boucha le nez et se détourna. Mal lui en prit. Le maître lui
demanda la raison d'un tel geste. " C'est que, bredouilla l'autre, je ne supporte pas la puanteur. " Dracula fit dresser un
pieu deux fois plus élevé que les autres et ordonna qu'on y empalât l'échanson. " Ce pieu, dit-il, t'élèvera au-dessus de
ce bas monde et de la sorte, l'odeur ne t'atteindra point. "
La terreur qu'inspirait la menace du pal était si
grande que durant le règne de Dracula les voleurs et les brigands disparurent complètement. Le souvenir de ses cruautés demeure
gravé dans le folklore roumain. Enjolivées ou pas, ces accusations font de Vlad un homme redouté et haï, d'autant qu'il ne
cesse de faire des percées en territoire ennemi. Ainsi, en 1462, à la suite d'une fausse lettre prouvant l'allégeance de Vlad
à la souveraineté de Mehmed II, est-il emprisonné par les troupes de Mathias Corvin. Cet emprisonnement durera plus de dix
ans, de 1462 à 1474, à la suite de quoi, selon certains écrits russes, Vlad l'Empaleur aurait été contraint d'embrasser la
religion catholique en échange de sa libération. Il sera assassiné deux ans plus tard au cours d'une bataille mémorable contre
les troupes turques. décapité, sa tête aurait alors été " promenée " par ses vainqueurs dans tout l'Empire ottoman comme preuve
de sa défaite.
On sait peu de choses sur le lieu présumé où fut enterré
son corps. Selon les vieilles chroniques, il aurait été inhumé à Snagov, où s'élève un ancien monastère que Dracula avait
fait reconstruire de son vivant, et dont il ne reste aujourd'hui plus que des ruines au milieu d'un lac. L'abbaye de Snagov
connut une certaine notoriété à la fin du XVIIe siècle lorsqu'elle publia, sous les ordres d'Antim I Vereanum les versions
roumaines de l'Ancien et du Nouveau testament. Plusieurs faits tragiques accréditèrent la légende selon laquelle le monastère
était maudit par la présence de la dépouille de Vlad l'Empaleur ; ainsi, quelque temps après la mort de Vlad Dracula, un très
violent orage détruisit l'une des trois chapelles du monastère. En 1830 celui-ci fut transformé en prison par le général russe
kiselev, et sa passerelle, reliant le pénitencier à la terre ferme, céda au passage d'une colonne de bagnards, faisant cinquante-neuf
victimes qui plongèrent, fers aux pieds, dans les eaux sombres du lac. En 1931, Florescu et Rossetti, un historien et un archéologue
ouvrirent deux tombent pour découvrir dans un sarcophage entièrement pourri les restes d'un squelette humain... probablement
celui de Vlad l'Empaleur.
Pour les gens de Snagov, rôde encore dans la petite
église la légendaire figure du terrible Empaleur...
|